Joie et intuition

Création et Joie.

Si dans l’univers de la science, le temps est escamoté, pourquoi devons attendre qu’il soit passé pour le constater ? A-t-il besoin que nous en ayons l’expérience ? Serait-il là pour que rien ne nous soit donné trop vite et que du fait de nos limites nous puissions prendre le temps d’interpréter l’indétermination de toute chose en devenir et que pour être il y faut de la durée, et la durée est créatrice.

Ce qui nous apparait étant donc en devenir, on peut alors penser qu’un esprit puissant aurait pu ne pas attendre pour connaitre la chose avant son apparition.

La création n’a pas été, n’est pas, un acte instantané mais la poursuite d’une œuvre qui doit mûrir.

La Joie

Pour Bergson le temps est une promesse de dépassement et de libération ; et n’est-ce pas joie que de se dépasser et de se libérer ? de participer à la création qui s’opère sous nos yeux ?

Cette participation à l’action, n’est pas forcément un plaisir, mais toujours une joie, Joie de faire, Joie d’être, Joie d’augmenter le rien que nous sommes.

L’intuition

Grandeur et misère de l’intelligence.

Je vous ai soumis ma réflexion : Doit-on considérer que la notion d’intuition atteint son but parce qu’elle est précédée d’un travail ou d’une étude qui obtient quelques succès ?

Ou ne doit-on pas plutôt penser qu’elle est la base de départ du travail ou de l’étude qui amènera à ce succès ? qu’elle est le guide qui y amène ? Le Euréka poussé n’étant qu’un résultat.

Sans l’intelligence l’H en serait toujours à cueillir des fruits pour se nourrir.

L’intelligence lui a permis de comprendre, d’entreprendre, d’inventer, de se parfaire. Elle lui dicte des règles, des recettes, elle est utilitaire et pragmatique et ne doit pas prétendre à découvrir le secret de l’Etre.

L’Homo sapiens est avant tout un Homo faber, fabricateur d’outil et dont la pensée est mécanicienne.

Intelligence et matérialité.

L’intelligence est pour l’H ce que l’instinct est pour l’animal.

L’intelligence nous permet de comprendre notre matérialité et de nous insérer dans celle nous entoure tout en la dominant par l’attention qu’elle lui porte.

Bergson voudrait appeler « intuition » le fait que l’esprit pense l’esprit ^p62 pour laisser l’intelligence penser la matière.

Pour moi, l’intuition me semble être bien autre chose, ce serait plutôt un éclair de lucidité particulière qui pousse dans telle ou telle voie de recherche.

L’intelligence et le mouvant.

La propriété de la matière est d’être étendue.

L’intelligence pour la saisir doit découper cette étendue en parties à la mesure de ses facultés.

Concernant le mouvement, qu’on peut comparer à une ligne continue, il lui faudra lui fixer des points de rupture ou de passage et ainsi faire succéder des mouvements à d’autres mouvements pouvant être aisément analysés.

Ainsi pour comprendre l’Histoire du Monde, il faut en distinguer les phases, les analyser et les comparer.

Sachant le mouvement continu, l’intelligence prend des instantanés aux fins d’analyse.