Créer un site internet

Jihad ou nouvel islam et autres bizareries

L’islam d’aujourd’hui est celui que le djihadisme crée

 

Il est illusoire de juger le djihadisme comme une distorsion de l’islam.


De Paris à Madrid en passant par New York ou Londres, les dernières décennies ont marqué l’histoire d’une multitude d’agressions dont le dénominateur commun est le djihad.
Au fil du temps, ce qui, au début, ne se dessinait, dans notre instinct collectif, que comme la conséquence sauvage et barbare mais éphémère de digressions historiques, ne doit plus laisser le moindre doute dans notre esprit. Ce que nous vivons aujourd’hui est une guerre de civilisation.
Lorsque d’aucuns, parfois habités d’une forme de légitimité, s’exclament, face à la barbarie, « cela n’est pas l’islam », leur protestation est de bien peu de poids face à la réalité historique.
À chaque époque, l’islam est l’objet, de la part de ses « intellectuels », d’une appropriation péremptoire. De ce fait, cette réécriture ne lui permet plus de s’inscrire dans le contexte historique du présent. Les rivalités et les combats idéologiques qui paraissent l’agiter, ne servent qu’à lui donner une légitimité immuable et intemporelle.
Aujourd’hui, l’islamisme est l’expression politique la plus ancrée, sans césure, entre Djakarta et Rabat, si forte qu’elle a parfois réussi à modifier la lecture du passé de l’islam.
En conséquence de quoi, il est illusoire de juger le djihadisme comme une distorsion de l’islam. Il est plus juste de considérer que l’islam d’aujourd’hui est celui que le djihadisme est en train de créer.
À l’époque où le monde entrait dans l’ère de l’urbanisation, de la scolarisation et de la maîtrise de la natalité, où il s’engageait sur la voie du progrès économique, social et technique avec une propension partagée pour la non-violence, une image inverse se développait, son contraire, son ennemi.
Après les accommodements procurés par le développement économique des Trente Glorieuses, le ralentissement de ce développement offre des territoires entiers à l’emprise de cette idéologie dont le glaive est la charia.
Tolérance battue en brèche, chasse ouverte aux homosexuels, esclavage. Il serait naïf de croire que le discours djihadiste se limite à la sphère irako-syrienne. Il est au contraire présent dans tout le monde musulman.
Ce monde s’oppose à l’Occident d’une façon totalement binaire où la force de la sémantique a sa place. L’esclavage est l’arme contre la liberté, l’obscurantisme contre l’esprit des Lumières, le califat contre la démocratie. Il se définit en négatif de celui dont il veut la mort au prix de ce qu’il nomme sacrifice pour accéder au rang de martyr.
Le djihad est une guerre. Il faut avoir la lucidité de le montrer tel qu’il est et le courage de l’affronter avec les armes qui conviennent.
 
Jean-Jacques Fifre
 
 
 
-------------------------
Les prochains djihadistes viendront-ils par la mer ?
 
La branche libyenne de l'État islamique (EI) a menacé d'envoyer 500.000 migrants sur les côtes italiennes.
 
Comme l’on pouvait s’y attendre, la menace d’attentat sur notre sol s’accentue alors que nos parlementaires se déchirent sur la loi Macron (ou « micron », comme disent certains).
La branche libyenne de l’État islamique (EI) a menacé d’envoyer 500.000 migrants sur les côtes italiennes afin de créer un désastre humanitaire si se précisait une intervention militaire internationale en Libye. Au passage, encore merci, messieurs Sarkozy, BHL et Juppé ! La prédiction de Khadafi se réaliserait donc : lui ou le chaos.
Cette menace doit être mise en perspective avec l’assassinat récent des 21 coptes égyptiens par l’État islamique en Libye et la réplique de l’Égypte par le bombardement de ce même groupe. On comprend mieux ainsi la volonté des Égyptiens de nous acheter nos 24 Rafale qui ont déjà fait leur preuve en Libye, au Mali et en Irak, ainsi que la
Dans les deux cas, la France est concernée au premier rang, que ce soit pour l’intervention militaire internationale grâce à notre dispositif Barkhane en avant-poste au Niger et au Tchad, et par la livraison des Rafale à l’Égypte.
La menace humanitaire se rapproche donc des côtes européennes de la Méditerranée. Mais personne ne souhaite évoquer la menace terroriste sous-jacente, car parmi ces centaines de milliers de migrants, l’État islamique fera passer des djihadistes prêts à venir commettre des attentats en Europe. Pas les quelques milliers partis d’Europe faire le djihad en Syrie, en Irak ou maintenant en Libye. Non, d’autres, non connus, non fichés et donc non détectables.
L’intervention militaire multinationale non terrestre se prépare effectivement en Libye, tardivement comme d’habitude car l’État islamique est déjà installé. N’en doutons pas, la menace sera mise à exécution. Quid de Schengen et de la réaction européenne ? Il ne se passera rien ou avec beaucoup de retard. Un nouvel échec européen est à craindre et les Italiens ne devront compter principalement que sur eux-mêmes. Pour le coup, ceux qui réfutaient la responsabilité de l’immigration dans notre problématique terroriste ne pourront cette fois-ci que se taire.
Après les Français naturalisés, les binationaux, les Français nés français, nous aurons donc une nouvelle source potentielle de djihadistes terroristes sur notre territoire, en l’occurrence des étrangers, inconnus, dont nous ne saurons rien.
Peut-être une éclaircie dans ce paysage désastreux. Le 11 février, le député UMP Philippe Meunier a déposé une proposition de loi sur le bureau de l’Assemblée nationale, visant à modifier l’article 23 du Code civil par l’ajout d’un article 23-8-1 prévoyant la perte de la nationalité française pour les djihadistes binationaux. J’avais moi-même formulé la même proposition sur ce site sous une autre nomenclature (article 23-10), mais le résultat est le même. La commission des lois de l’Assemblée nationale pourrait bien refuser une telle proposition, tant pour des raisons idéologiques que politiques, compte tenu de l’ambiance qui règne actuellement dans l’Hémicycle, même en surfant sur l’« esprit » du 11 janvier.
 
Philippe Franceschi

 

La France est notre mère, pas la République
 
Les politiciens français ne sont pas des patriotes, mais des idéologues. Ce qui explique qu’ils n’aiment pas la France, mais la République.
 
Les politiciens français ne sont pas des patriotes, mais des idéologues. Ce qui explique qu’ils n’aiment pas la France, mais la République. Qu’à une réalité charnelle ils préfèrent un concept abstrait. Qu’à notre histoire ils substituent un mythe, qu’à notre géographie ils aiment mieux celle du village mondial. Utopie, construction intellectuelle, nos cervelles d’énarques semblent n’utiliser leur intelligence que pour manier des idées, sans jamais les relier au réel, au monde sensible, à la vraie vie.
C’est ainsi que François Hollande, après tant d’autres phrases du même tonneau, disait l’autre jour à Sarre-Union : « la République aime tous ses enfants. »Révérence gardée, Monsieur le Président, ce blabla ne signifie rien.
La république n’est pas notre mère, ne vous en déplaise. Marianne n’a pas cinq enfants, comme le chantait joliment Michel Delpech. Elle n’est même pas jolie. La République, c’est un régime institutionnel, rien de plus, rien de moins. Libre à chacun de penser qu’il s’agit du meilleur pour notre pays, l’opinion est discutable, mais libre. Sauf pour les républicains.
Votre République, c’est un meurtre rituel et fondateur : celui d’un père de famille de 38 ans qui devait mourir pour que vive le régime. Un crime jamais renié, à la charge symbolique lourde de sens ; une religion nouvelle fondée sur le sang versé.
Votre République, c’est l’utopie sanglante d’une liberté imposée « pour leur bien » aux peuples qui n’en demandaient pas tant : Vendéens victimes d’un génocide, Belges, Lombards et Hollandais, Piémontais et Espagnols, Rhénans et Florentins, peuples de la Baltique, du Pô ou de la Méditerranée, annexés de gré ou de force à notre patrie au nom d’un principe dont ils n’avaient que faire.
Votre République, c’est le sang des milliers de malheureux que vos utopies ont jetés sur le pavé à chacune des révoltes parisiennes qui ensanglantèrent le XIXe siècle. C’est le son du canon, l’insurrection, les barricades et ces ouvriers dont votre Révolution fit des miséreux, qui crurent gagner la liberté contre le pouvoir et ne trouvèrent que la mort sous la mitraille.
Votre République, c’est le coup d’État permanent, l’apprentissage public, laïc et obligatoire de sa grandeur, de sa beauté et de sa perfection démocratique. C’est le viol des consciences et la persécution de religieux qui, sans rancune, revinrent par cohortes entières se faire tuer dans les plis d’un drapeau sous lequel on massacrait jadis leurs grands-parents.
Votre République est une idée. Notre France est une réalité. Qu’elle soit gouvernée par Louis, par Napoléon ou par François n’y change rien. C’est l’amour de notre pays qui nous unit, pas celui d’institutions trop souvent renversées en deux siècles pour prétendre incarner la France.
Non, la République n’aime pas ses enfants.
Les enfants aiment leur mère, la France.
François Teutsch

 

 
Ados en mal de réinsertion dans le 9-3 ?
Rien de tel qu’un voyage à travers l’Amérique…
 
 
Rien n'est jamais trop beau pour les jeunes en situation socio-professionnelle ou personnelle délicate. Pour quels résultats, concrètement ?
 
Tu  as 16 ou 17 ans, tu es un chômeur habitant Montreuil, dans le 9-3 ? Tu as décroché à l’école ou tu es tout à fait déscolarisé ? Tu auras peut-être la chance, en avril prochain, de faire partie des six jeunes bientôt sélectionnés pour partir en expédition traverser l’Atacama, le désert chilien.
Guy-Jacques, Haroun ou encore Faudel ont enfin un projet qui structure leur journée. C’est un fait : s’atteler à organiser un périple de dix jours à l’autre bout du monde, voilà qui est autrement plus motivant que de prendre des cours de remise à niveau, ou d’aller pointer à Pôle emploi.
C’est qu’ils vont en faire, des trucs de « ouf », les jeunes ! Grimper en haut du volcan Licancabur, faire du 4×4 – dix jours d’expédition non-stop -, c’est plus enthousiasmant que de tenir le mur. Mais ça ne sera pas un peu fatigant ?
D’ailleurs, l’épopée chilienne doit « leur servir » et leur permettre de« rebondir ». Pour les jeunes de Montreuil, c’était l’Amérique du Sud ou rien.
Principale ambition de l’expédition ? La réinsertion… de jeunes pourtant encore jamais insérés. Mais attention, il y a une sélection. À l’heure de l’égalité pour tous, cela commence mal. Bref, pour décrocher le billet d’or, quelques petites contraintes, comme s’astreindre à différents rendez-vous.
Par exemple, il est impératif d’aller écouter tous les mercredis leur futur accompagnateur, Charles Hedrich, un explorateur sportif chevronné, relater ses fabuleuses péripéties. L’occasion, aussi, pour ces jeunes qui se sont ennuyés à l’école, de parler du réchauffement climatique, de l’écologie, tout ça…
L’idée, en fait, c’est que ces adolescents désœuvrés, en rentrant d’Amérique, sachent ce qu’ils veulent faire de leur vie.
Impératifs, aussi, les rendez-vous avec les financeurs du projet. Par exemple, avec un DRH d’Electricité réseau distribution France (ERDF) ou avec des responsables des services de la ville. Pour les faire entrer dans la fonction publique ? Mais si Faudel, en rentrant à Montreuil, veut faire explorateur ?
Faudel, Haroun et les autres, tout excités, ont tout de même un regret : il n’y aura pas de filles ! Mince, alors ! Et la parité ? « Les filles squattent moins en bas des immeubles », justifie Djamel Bouda, un peu gêné.
Z’avaient qu’à être moins sages, les filles ? Pour la peine, elles sont punies. Et puis, des filles avec des garçons, cela risquait d’être « compliqué à gérer sur place ». On ne rit pas !
De stages de voile en stages de plongée, de vacances en Ardèche ou au Canada, depuis des décennies, rien n’est jamais trop beau pour les jeunes en situation socio-professionnelle ou personnelle délicate. Pour quels résultats, concrètement ? Combien parmi les milliers de ces jeunes pris en charge par les mairies, les conseil généraux et autres associations auront eu réellement un« déclic », à l’issue de ces escapades ? Et pour quel coût alors que la ville de Montreuil accuse une dette de près de 200.000 euros ?
Surtout, quelle sidérante inversion des repères qui octroie la récompense avant d’exiger les efforts qui la sous-tendent. Surtout, quelle injustice envers les jeunes qui se décarcassent pour gagner honnêtement leur vie.
Rentrer la tête pleine de belles images… et après ?
Caroline Artus

Date de dernière mise à jour : 2021-07-05 11:32:13