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La connaissance chapitre deuxième

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DEUXIEME CHAPITRE 


                                         ELABORATION PROGRESSIVE DE LA PENSEE EN GRECE 


Pour comprendre l'état de la pensée d'aujourd'hui et tout spécialement ce qui concerne le problème particulier de la connaissance, il est indispensable d'en exposer succinctement l'histoire à ses débuts et de suivre tout au long des générations et des siècles son élaboration progressive et son évolution. 


C'est en Grèce que tout commence aux environs des IX° et VIII° siècle avant Jésus-Christ.  


I — Les premiers balbutiements 


De tout temps l'homme a réfléchi et s'est posé des questions face à l'univers, face à lui-même et face à sa destinée. Ce qu'on appelle les grands récits fondateurs : Véda, Upanishad, Tao Te King, Poème de la Sagesse, la Bible, en sont la preuve. En Grèce, Hésiode (700 av J-C), Homère (environ 850-750 av J-C), La Légende des sept sages, et Esope (environ 850-750 av J-C) élaborent déjà des cosmogonies, c'est-à-dire des théories sur l'origine de l'univers fondées sur des mythes ou des légendes ou liées à une métaphysique. En général, elles présentent la naissance du monde comme une lutte opposant les dieux à des démons, des demi-dieux ou des monstres. Il s'agissait de véritables récits fondateurs permettant de relier les hommes a une certaine transcendance (dieux ou ancêtres) et servant de fondement et de lien social à la cité antique. Ces textes si importants qu'ils soient, ne constituent cependant pas une pensée philosophique proprement dite. La réflexion philosophique commence lorsque l'intelligence cherche par un effort de la raison à répondre aux questions essentielles qu'elle se pose en rejetant toute explication mythologique, légendaire ou religieuse. 

 

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Dès les VII° et VI° siècles avant Jésus-Christ les penseurs grecs vont tenter de répondre de manière déjà rationnelle et non plus mythologiques à trois questions d'importance : 


- En quoi est le monde `?

- Y a t il un ordre dans le monde ?

- Y a-t-il une intelligence dans le monde ? 


I — En quoi est le monde ? 


C'est à Milet au bord de la mer Egée, dans un pays magnifique que l'on appelait alors l'Ionie (aujourd'hui la Turquie), que va naître une première réflexion sur la nature et l'origine du monde. Trois penseurs tentent alors de donner une explication du monde qu'ils ont sous les yeux et dans lequel ils vivent. C'est un monde étrange et foisonnant de mystères inexpliqués, un monde toujours changeant et contradictoire. Pour mieux le comprendre et l'appréhender, leur première démarche va être de réunir cette complexité et ce foisonnement en une réalité unique formant un tout. Au lieu de considérer ce qui les entoure sous une forme parcellisée ou dans le détail, ils vont le considérer dans son ensemble. 
C'est sur la totalité de l'univers qu'ils vont réfléchir, et leur première question sera : En quoi est-ce ? 

Thalès (vers 624-546 av. J-C) : L'eau principe universel 


Thalès, comme tous ceux que nous allons rencontrer est un esprit universel :

il est en effet à la fois géomètre, astronome, ingénieur, médecin et homme politique.

Il change radicalement la démarche de la pensée : au lieu de se contenter d'une explication légendaire pour expliquer le désordre apparent du monde, il considère l'univers comme un tout et recherche le principe unique du monde.

Comme le dira plus tard Aristote ce que cherche Thalès c'est « ce dont tous les êtres sont constitués, le point initial de leurs générations et le terme final de leur corruption. » C'est en réalité la cause matérielle de tout ce qui existe, cause de chaque chose en particulier, mais aussi de l'ensemble de l' univers. 


Il trouve cette cause, ce principe unique, cette matière primordiale dont tout ce qui existe est fait, et il affirme que c'est l'eau. Il pense que la terre flotte sur l'eau, car dit-il : « Toutes choses se nourrissent de l'humide et du chaud et le chaud lui-même en procède et en vit, or ce dont les choses viennent est pour toutes leur principe... (...) les semences de toutes choses ont une nature humide et l'eau est l'origine de la nature des choses humides. » 

 

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Anaximandre (vers 611-546 av.J-C) : l'Apeiron principe universel 
                 Grand esprit comme Thalès dont il prend la succession à la tête de l'école de Milet. Il pense que la terre est suspendue au milieu du ciel à égale distance de tout le reste et qu'elle a la forme d'une colonne plus haute que large dont nous habitons la partie supérieure. Comme son maître Thalès, il cherche lui aussi le principe premier et éternel, la matière dont toutes choses naissent, et en quoi redeviendra tout ce qui meure. 


Au cours de ses observations, il remarque que la nature est faite de réalités contraires qui s'opposent, se détruisent et s'engendrent les unes les autres dans un affrontement incessant. Par exemple la fin de la nuit fait naître le jour et à la tombée du jour revient la nuit. La chaleur engendre la sécheresse mais entraîne orages et pluies qui s'opposeront à la canicule et à la sécheresse. Ce ne peut donc être une chose déterminée qui soit à l'origine de tout, car à cette chose s'opposerait une chose contraire, elle-même source d'engendrement et de destruction, c'est donc en amont des réalités déterminées qu'il faut rechercher le principe unique, cause de tout l'univers. 


Ce principe, cette cause matérielle c'est, dit Anaximandre, une substance unique, infinie en grandeur et sans détermination. C'est 1 'Apeiron, « substance sans limite, éternelle et sans âge, elle embrasse tous les inondes. » Apeiron peut se traduire par indéterminé. Le principe unique de tout ce qui est, selon lui, est donc une matière infinie et indéterminée. 


Anaximène (vers 585-525 av.J-C) : L'air principe universel 


Ce troisième penseur de Milet est aussi à la recherche de la substance première du monde. Comme son prédécesseur, il pense que le ce en quoi tout est lita est quelque chose d'indéterminé. Pour lui il ne s'agit pas d'un pur indéterminé mais de quelque chose d'observable par tout un chacun et qui fait partie de la réalité concrète puisque c'est l'air. Pourquoi l'air ? Parce qu'il semble être partout et sans limite, parce qu'il est nécessaire à la vie et qu'il est comme un trait d'union entre tout ce qui est. « Notre âme, dit-il, parce qu'elle est de l'air est en chacun de nous un principe d'union, de même le souffle ou l'air contient le monde dans son ensemble.. » 


La terre est une surface plate posée sur l'air comme un couvercle, et qui maintient ainsi stable la masse d'air. Les astres ont également l'air pour support et tournent autour de la terre comme des meules de moulin autour de leur axe. 


Derrière l'apparente naïveté de ces premières explications du monde il faut reconnaître à ces hommes le mérite d'avoir engagé l'intelligence à la recherche de causes rationnelles et de ne plus se contenter d'explications mythologiques ou magiques. Leurs affirmations s'appuient sur l'observation, pour eux tout n'est encore que matière, et même s'ils croient à l'existence de l'âme humaine, c'est d'une âme matérielle qu'il s'agit. Rappelons-nous Anaximène : « Notre âme, parce qu'elle est de l'air... » 

 

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En ce qui concerne le problème de la connaissance leur pensée demeure liée à l'expérience sensible. C'est ce qu'on appelle le réalisme spontané, qui caractérise toute pensée à ses débuts. C'est ainsi la pensée du petit enfant qui naïvement pense que tout est tel qu'il le perçoit par ses sens. Il dira ainsi que la lune est un gros ballon.C'est aussi la marque d'une pensée rationnelle balbutiante qui commence à se poser des questions sur cet univers fascinant par sa diversité et les mouvements qui l'animent, toutes choses perçues d'abord par les sens. Le réalisme spontané affirme donc que tout est tel que nous le percevons, sans encore pressentir qu'il peut exister aussi des réalités invisibles et non perceptibles. 
                                                                        Le réalisme spontané est donc une pensée liée à la sensation et pour laquelle tout est tel que nous le percevons. 


2 — Y a-t-il un ordre dans le monde ? 


               C'est la deuxième question que vont se poser les grecs, et c'est Pythagore qui y répond le premier.  


Pythagore (vers 570-500 av.J-C)  


Né dans l'île de Samos non loin de Milet, il y passe sa jeunesse et s'installe en Italie vers l'âge de 40 ans. Il est mathématicien, astronome et philosophe, et sera le créateur d'une école qui n'enseignera pas seulement une théorie intellectuelle mais qui sera aussi un mouvement mystique, éducatif et politique. L'école pythagoricienne durera plus de dix siècles et exercera une profonde influence. 


Comme les milésiens, il cherche le principe unique du monde, source et origine de l'univers, et avec Anaximène, il pense que l'air infini est cette matière unique. Mais il va aller plus loin que la recherche de la cause matérielle. Grâce à l'acoustique : il remarque que la hauteur d'un son dépend de la longueur de la corde de la lyre, et que les intervalles musicaux peuvent être exprimés par des nombres Il constate également que les figures géométriques, le volume des corps et des astres peuvent aussi s'exprimer par des nombres. Il en déduit que l'air qui selon lui constitue la matière et l'étoffe du monde est taillé et organisé selon le nombre. Ebloui par sa découverte, il en conclut que tout est nombre, que la trame invisible du monde, sa réalité profonde inaccessible au profane, mais plus réelle que les apparences c'est le nombre. « Les éléments des nombres sont les éléments de toutes choses... et le monde tout entier est harmonie et nombre. (..) Toutes ces choses qu'il nous est donné de connaître possèdent un nombre et rien ne peut être conçu sans le nombre. » C'est définir le nombre comme l'essence abstraite des choses. 


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             Il faut comprendre ici ce que signifie en philosophie le mot essence. L'essence d'une chose c'est, au-delà des apparences sensibles et contradictoires d'un être concret, les caractères stables et définis que l'intelligence est capable de découvrir en cet être. C'est ce qui sous la mouvance du réel demeure et qui est fondamentalement constitutif de la chose. C'est ce qui fait que telle chose est précisément ce qu'elle est, et c'est ce qui la définit radicalement. L'essence est universelle et immuable alors que la chose concrète est particulière et changeante ; Quand je dis chien je me réfère à l'essence chien, c'est-à-dire à l'ensemble des caractères qui font qu'un chien est un chien : donc animal à quatre pattes, aux caractéristiques anatomiques et physiologiques bien définies . L'essence chien est commune à l'ensemble des chiens de tous les temps et de tous les lieux, que ce soient des lévriers, des chiens loups ou des bassets, qu'ils soient noirs, blancs ou roux, qu'ils pèsent cinquante kilos ou quelques centaines de grammes, qu'ils aient dix ans ou un jour. Mais quand je dis Médor, je désigne alors un animal concret, il s'agit de ce cocker noir enjoué et affectueux, et tout ce qui caractérise Médor ne s'applique qu'à lui. 


Donc, en chaque chose concrète particulière, l'intelligence est capable de découvrir l'essence, la nature profonde, stable et universelle dont participe cette réalité concrète, particulière et changeante. Et c'est cela que fait Pythagore lorsqu'il affirme que toute chose est nombre et que le modèle des choses c'est le nombre. Il est le premier à pressentir qu'au-delà de la réalité matérielle il y a peut-être autre chose qui serait le modèle ou l'organisation selon laquelle cette chose est constituée. Au-delà de la cause matérielle, il découvre ce qu'Aristote appellera la cause formelle. 


Au dessus du monde, Pythagore distingue une autre réalité : l'harmonie qui est la loi suprême et la plus belle des choses. Le nombre, en effet, ne peut suffire à lui seul à expliquer le monde. Qu'est-ce que l'harmonie ? « C'est l'unification du multiple et l'accord du discordant » (Philolaiis) C'est ce qu'exprime un traité pythagoricien :

- Qui a-t-il de plus sage ? - Le nombre.

- Qui a-t-il de plus beau ? — L'harmonie.

Le nombre, en effet, ne peut suffire à expliquer le monde, car il exprime toujours trois oppositions fondamentales : limité et illimité, impair et pair, un et multiple. L'harmonie règle toutes choses en équilibrant les contraires constitutifs des nombres. 


Avec Pythagore et son école la pensée franchit un pas décisif : jusque là, en effet, les philosophes de Milet avaient tenté de comprendre le monde en essayant de percer le secret de la matière unique, source et aboutissement de toute existence. Pythagore dépasse ce problème et pose une nouvelle question : Y a t il un ordre dans le monde ? Ou encore : Y a-t-il un modèle selon lequel tout est fait ? C'est pressentir qu'au-delà de la matière il y a une autre réalité invisible mais bien réelle puisqu'elle régit le concret.C'est-à-dire que la matière dans laquelle nous sommes immergés comporte un ordre, une harmonie, un modèle selon lequel elle est agencée et elle fonctionne. C'est le premier effort pour dégager l'essence abstraite des choses, effort qui permettra l'élaboration d'une pensée spéculative rationnelle. L'apport de Pythagore c'est encore l'affirmation que les lois mathématiques gouvernent l'ensemble de l'univers, ce qui constituera la pierre d'angle de toute la recherche scientifique des siècles suivants. 

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3— Y a-t-il une intelligence dans le monde ? 


Avec Pythagore nous étions allés en Italie, nous retournons maintenant en Ionie, à Colophon rencontrer Xénophane. Nous sommes à la fin du VI° siècle avant Jésus-Christ. Xénophane est un rapsode, un chanteur qui va de ville en ville en récitant des poèmes, c'est ainsi qu'il diffuse et transmet l'essentiel de sa pensée. Lui, ne va pas se contenter d'observer le monde et d'en rechercher le principe premier, il dépasse ce point de vue, il dépasse la physique, il dépasse l'essence abstraite entrevue par Pythagore, il s'élève au-delà du matériel, au-delà de la pure sensation, au-delà du polythéisme, pour accéder à la raison qui va lui permettre de poser au dessus de tout une intelligence supérieure. 


Xénophane de Colophon (VI' siècle avant J-C) 
Ses contemporains croient à une multitude de dieux, c'est le polythéisme, par là ils expliquent tout ce qu'ils ne comprennent pas et surtout, et c'est ce que leur reproche Xénophane, ils se sont fabriqués des dieux à leur image, affligés d'imperfections et de défauts humains. Il faut rendre au divin sa vraie grandeur, dit Xénophane, le débarrasser de tout ce qu'il a d'humain et de passionnel pour le faire accéder à une vraie moralité. Il faut aussi, au lieu d'aduler et d'admirer les athlètes, remettre les choses à leur juste place et respecter la hiérarchie des valeurs, car : « il n'y a pas non plus de justice à estimer la force par-dessus la bonne sagesse. » 


La bonne sagesse c'est bien pour Xénophane la valeur suprême. La sagesse pour les grecs c'est la recherche de la vérité, et seule la pensée en est capable lorsqu'elle se dégage des apparences toujours changeantes du monde matériel pour tenter de raisonner logiquement. Pour lui, cette connaissance rationnelle demeure cependant relative comme la connaissance sensible : « La vérité, jamais personne ne l'a connue, ni ne la connaîtra...mais sur toutes choses on peut se faire des opinions valables. » Pensée émouvante, qui traduit déjà tout l'effort de l'intelligence pour accéder à une pensée rationnelle et qui doit continuellement remettre l'ouvrage sur le métier. 


Découverte d'une intelligence sommet de toutes les réalités 


« Ayant tourné son regard vers l'ensemble du monde, il a dit que l'un c'est Dieu. » (Aristote)

A une description du monde assez fantaisiste et beaucoup moins élaborée que celles de ses prédécesseurs, il oppose un dieu unique, qui est une intelligence unique immergée dans le monde qu'elle gouverne. Il est supérieur à tout, que ce soit dans l'ordre matériel ou divin. Il est tel que : « par la puissance intelligente de sa pensée (il) donne sans peine le branle à tout, (c'est un dieu) qui tout entier voit, tout entier pense, tout entier entend. » Dieu immobile, on ne peut imaginer en lui aucun changement, aucun devenir donc il est éternel.Ce serait cependant une erreur de voir dans le dieu de Xénophane un dieu semblable à celui de la Bible, c'est-à-dire un pur esprit transcendant au monde, et sans commune mesure avec lui. Le dieu de Xénophane semble plutôt être une intelligence immanente au monde, éternellement présente en tout et ordonnatrice de tout. 

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Pendant ce VI° siècle avant Jésus-Christ nous avons rencontré des hommes qui par les questions qu'ils ont posées et les réponses qu'ils ont données ont fait naître les germes de l'ensemble des courants philosophiques des siècles suivants jusqu'à nos jours. D'abord les physiciens de Milet : Thalès, Anaximandre et Anaximène qui cherchent la cause matérielle du monde, sont à la source de la pensée matérialiste qui explique l'ensemble de l'univers par la matière : Tout n'est que matière . Ensuite les Pythagoriciens qui sont les premiers à pressentir l'essence abstraite des choses et un ordre invisible rationnel, ainsi que l'omniprésence des mathématiques. Ce sont les ancêtres du maihématisme' de Descartes et de l'idéalisme2 : Tout est tel que je let pense et comme je le pense, ou encore Je ne connais que mes idées. Enfin Xénophane qui affirme l'existence d'une intelligence unique à l'oeuvre dans le monde et pose ainsi les fondements de la métaphysique. Au cours des siècles suivants, les grecs approfondiront ces questions et affineront si bien leurs réponses qu'elles demeurent aujourd'hui encore les fondements de toute la philosophie moderne. 

                                                                             II — Le problème de l'Un et du multiple 


1 — Le dilemme 


L'être est-il ou n est-il pas ? Est-il unique et immobile malgré les apparences, ou l'univers n'est-il que changement et peuplé d'objets éphémères et insaisissables ? Tel est le dilemme que vont poser à leurs contemporains et presque en même temps Héraclite et Parménide. 


Héraclite (vers 450-480) 


Héraclite est originaire d'Ephèse, tout près de Milet. C'est un prestigieux personnage qui fit beaucoup parler de lui et dont on parle encore aujourd'hui.11 est prestigieux par sa naissance car il est de famille royale et sacerdotale et destiné à d'importantes fonctions publiques, auxquelles il renoncera pour mener une vie d'ermite. 


Opposition et identité des contraires : « Le conflit est père de tout » 


Comme ses prédécesseurs de Milet, il considère le monde comme un tout, et pose une cause matérielle unique dont tout est fait et à quoi tout revient : le feu. « Ce monde-ci, dit-il, le même pour tous les êtres, aucun des dieux ni des hommes ne l'a fait, mais il a toujours été, et il est et ïl sera un feu toujours vivant, s'allumant avec mesure, s'éteignant avec mesure. » Il s'oppose à Pythagore : pour lui, il n'y a ni harmonie ni ordre dans le monde, celui-ci n'est qu'un tissu de contradictions et d'oppositions. Il n'y a entre les hommes que haine et affrontement, et dans la nature que mouvements, destructions, absorptions et transformations. Il est fasciné par ce flux perpétuel, ce changement incessant 


I Mathématisme : doctrine selon laquelle les mathématiques suffisent à expliquer l'ensemble de tout ce qui est.                                                                                                                                                              2 Idéalisme : doctrine qui affirme que nous ne connaissons que nos idées. 

Date de dernière mise à jour : 2024-11-19 09:29:26