> > > Alice, 45 ans, deux enfants, est Niçoise. Elle a décidé de quitter la France, son pays natal, pour rallier Israël en juillet dernier. Il n’est pas question ici d’un coup de tête mais d’une mûre réflexion. "Depuis mon adolescence, je m’interroge sur mon identité, sur le pont qui rallie tous les juifs à travers le monde. La réponse c’est la religion, c’est Israël", confie-t-elle depuis Tel-Aviv, où elle vit désormais.

> > > Profondément républicaine, son parcours est jalonné de blessures. De la petite enfance, quand sa meilleure amie lui lance : "T’es juive Alice ? Je ne suis plus ta copine", à l’âge adulte. Alors, quand elle entend des manifestants scander : "Juifs, vous n’avez plus rien à faire ici" en janvier 2014, c’en est trop. Elle explique être partie le cœur serré : "Il y a un antisémitisme que l’on cache derrière de l’antisionisme. Ça m’angoisse. Je suis Française mais je ne reconnais plus mon pays !"

> > > De plus en plus de départs

> > > Comme Alice, ils sont 150 Azuréens à avoir plié bagage pour Israël l'an passé, selon l’Agence juive pour Israël, contactée par metronews. C'est 15% de plus que l'année précédente. L’attentat dans un supermarché casher de la porte de Vincennes à Paris ayant entraîné la mort de quatre Français de confession juive suscite de nouvelles peurs.

> > > Pour Emmanuel Mergui, rabbin et dirigeant du Cercle d’études Juives à Nice, il est évident que le climat actuel et les récents événements vont accélérer le phénomène. "Avec ce qui s’est passé à Toulouse et maintenant à la Porte de Vincennes, les gens de la communauté me disent qu’ils envisagent de plus en plus le départ. Ils ne se sentent plus en sécurité", concède-t-il. La France est devenue le premier pays pourvoyeur de migrants vers Israël l’an dernier avec 7.000 départs.