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Islam et Christianime: ce qui les éloignent

Comparons Islam et Christianisme

Pourquoi l'islam confond spirituel et temporel ?

Dans le Coran, Dieu garantit le triomphe inéluctable de l’islam «sur toute autre religion» (48,28). Cette promesse va de pair avec l’obligation d’appliquer la charia (loi islamique) par étapes, jusqu’à ce qu’elle s’impose au monde entier puisqu’elle est réputée d’origine divine et prophétique, la Sunna (Tradition: faits et paroles de Mahomet) complétant le Coran dans l’ordre législatif. Pour les musulmans, Mahomet est la source d’imitation par excellence, d’où l’importance accordée à son expérience. Or, à Médine, où il vécut de 622 jusqu’à sa mort en 632, le prophète de l’islam - tout en gardant ses prérogatives religieuses - a conçu et gouverné la première cité islamique de l’Histoire. Il y a exercé tout à la fois «le principat et le pontificat», selon l’intellectuel Abdelwahab Meddeb. Dès le début, il y a eu confusion des pouvoirs. C’est pourquoi l’islam ignore le concept de laïcité, que ce soit sous forme d’une distinction ou d’une séparation entre le temporel et le spirituel. Si bien que seul un dirigeant musulman, sans que celui-ci soit forcément un «religieux» - et quel que soit par ailleurs le régime en place (monarchie, république) - bénéficie de la légitimité pour gouverner un pays où l’islam est majoritaire.

Lui seul est censé pouvoir veiller à l’application de la charia, celle-ci concernant aussi bien la vie publique que la vie privée.

Pour de nombreux musulmans, la laïcité à l’occidentale équivaut au refus des peuples chrétiens ou post-chrétiens de se soumettre à la Loi de Dieu.
Annie Laurent

 

L'Église distingue les pouvoirs sans les séparer

Ce qu'il est convenu d’appeler « laïcité» repose sur une parole du Christ, «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Mt 22,21), qui introduit la distinction entre les deux pouvoirs, le spirituel et le temporel. L’Église n’a pas reçu du Christ la mission de s'immiscer dans le gouvernement temporel des États, même si ceux-ci peuvent lui demander son concours et assurer sa liberté interne en la munissant d’une certaine assise temporelle. Mais les États outrepassent leur mission propre en s'immisçant dans les questions touchant à la foi de (’Église et à son gouvernement, ainsi qu’aux fondements de la loi naturelle révélée par Dieu, inscrite dans le cœur de chaque homme. La définition actuelle de la laïcité, conçue comme séparant les deux pouvoirs, s’est éloignée de son origine évangélique.

Benoît XVI a donné une explication limpide à ce sujet: «La saine laïcité signifie libérer la croyance du poids de la politique, et enrichir la politique par les apports de la croyance, en maintenant la nécessaire distance, la claire distinction et l’indispensable collaboration entre les deux. Le rapport approprié se fonde, auant toute chose, sur la nature de l’homme - sur une saine anthropologie donc - et sur le respect total de ses droits inaliénables. La prise de conscience de ce rapport approprié permet de comprendre qu'il existe une sorte d'unité-distinction qui doit caractériser le rapport entre le spirituel (religieux) et le temporel (politique), puisque tous deux sont appelés, même dans la nécessaire distinction, à coopérer harmonieusement pour le bien commun » (Ecclesia in Medlo Oriente, n° 29). A. L.

 

L’islam est-il une religion révélée?

«Lis au Nom de ton Seigneur qui a créé!

Il a créé l'homme d’un caillot de sang. Lis! Car ton Seigneur est le Très-Généreux qui a instruit l'homme au moyen du calame [plume] et lui a enseigné ce qu'il ignorait» (sourate 96, versets 1 à 5).

Bien que ne figurant pas au tout début du Coran - le classement des sourates ne suit ni l’ordre chronologique ni ! l'ordre thématique -, ce passage est retenu par les commentateurs musulmans comme celui qui inaugure la «descente» (tanzil) de l’ensemble du Livre «divin».

Selon la tradition islamique, la scène s’est déroulée en 610.

Méditant dans une grotte près de La Mecque, alors cité polythéiste, Mahomet aurait reçu cette injonction de la part de l'ange Gabriel (le Coran ne mentionne sa mission que de manière allusive, cf. 2,97), à charge pour lui de transmettre à ses compatriotes ce qui lui était dicté en arabe (43,1-4), selon une progression qui s’acheva avec la

mort du «Prophète», en 632.

Le Coran se présente comme le «rappel» d’un «pacte primordial»

(mîthaq) aux termes duquel Adam accepta la religion de la «soumission», à savoir l’islam (7,172-173), qui convient à tous lès êtres humains (3,81).

Cès derniers s’en étant périodiquement détournés au profit de l’idolâtrie ou l’ayant déformé, Dieu a choisi Mahomet comme «sceau des prophètes», avec la «Réuélation» définitive et désormais «infalsifiable». Depuis le XIe siècle, le dogme du Coran «incréé» - c’est-à-dire préexistant à la création du monde - s’est imposé dans l’islam sunnite, sur la base d’une affirmation «diuine» qui le présente comme la copie d'un archétype présent en Dieu:

« Il [le Liure] existe auprès de Nous, sublime et sage, dans la Mère du Liure» (43,4). Dieu y demande aux hommes de croire en Lui et en son unicité;

Il indique le culte qu’il convient de

Lui rendre, ainsi que la loi à observer (la charia). Mais II ne se révèle pas, en ce sens qu’il reste «inconnaissable». Il est transcendant et demeure étranger à ses créatures humaines, ici-bas et dans l’Au-delà.

La rédemption est absente de la perspective coranique, car celle-ci ignore l’existence du péché originel.

Pour l’apologétique musulmane, la «descente» ayant eu lieu au VIIe siècle prouve que le Coran est l’ultime phase de la Révélation, restauratrice du pur monothéisme.

Or, le livre sacré des musulmans contredit et combat l’essentiel de la doctrine chrétienne, à savoir l’unicité et l’universalité du salut en Jésus Christ (cf. la déclaration Dominus lesus, 2000). Il est donc préférable de considérer l’islam comme une œuvre humaine, et de renoncer à voir en lui une religion biblique. ■ A.L.

 

Pas de nouvelle Révélation après le Christ

Contrairement au Coran, la Bible n’est pas une dictée divine. Elle est un recueil de livres inspirés. Rédigés par des hommes en diverses circonstances et sous la motion du Saint-Esprit, ces livres - qui empruntent des formes et des styles variés (récits, commandements, prophéties, psaumes, témoignages, etc.) - racontent l’histoire de Dieu avec l’humanité jusqu'à son accomplissement à la fin du monde. À travers l’Ancien Testament, Dieu se fait pédagogue pour préparer un peuple à accueillir Jésus, le Verbe incarné, événement qui survient à la plénitude des temps pour apporter le salut à tous les hommes, puisque tous sont pécheurs.

La notion d’inspiration est essentielle pour les écrivains de la Bible. Car de manière générale,

Dieu ne s’impose pas, Il a voulu avoir besoin des hommes, dont II fait ses partenaires, tout en respectant leur liberté. C’est pourquoi II les appelle et attend leur consentement. Le Fiat de Marie à l’Annonciation est significatif de cette manière divine de procéder.

En outre, par son Incarnation, Dieu se fait connaître.

«Qui me uoit, uoit le Père» (Jn 12, 45). Il dit qui II est, et non pas seulement ce qu'il exige de ses créatures.

Selon Benoît XVI, «le christianisme est la religion du Dieu qui possède un uisage humain» (encyclique Caritas in Veritate, n° 31).

Et, par le baptême, le Créateur fait des hommes ses enfants, adoptifs mais non moins réels, en les invitant à vivre dans son intimité ici-bas, en attendant la vision béatifique dans l’Au-delà.

Pour attester sa divinité, le Christ a multiplié les signes à travers ses miracles, y compris en dehors des limites du judaïsme, ceci afin de manifester l’universalité de sa mission rédemptrice, comme en témoignent les Évangiles. En Lui, l’Ancien Testament s'est accompli.

Tel est l’enseignement traditionnel de l'Église, rappelé par Vatican II :«L'économie chrétienne, étant /’Alliance Nouuelle et définitive, ne passera donc jamais et aucune nouuelle réuélation publique n'est dès lors à attendre auant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus Christ » (De/ Verbum, n° 4). A. L
 
 

La violence est-elle intrinsèque à l’islam?

D'emblée, une réponse positive s’impose, sans qu’il faille pour autant considérer tout musulman comme porté à faire usage de la violence.

Tout d’abord, dans le Coran, Dieu Lui-même s’autorise à user de la violence en des termes qui évoquent certains épisodes de l’Ancien Testa­ment: «Sachez que Dieu est redoutable dans son châtiment» (2,196; 3,11).

La polémique ponctue le Livre saint des musulmans, lequel multiplie les imprécations envers les autres, celles-ci étant même associées à la prière. Ainsi, chaque jour, en récitant la Fatiha (sourate d'ouverture), les mahométans pieux fustigent les non-musulmans: «Conduis-nous dans la uoie droite: la uoie de ceux que tu as comblés de bienfaits; non pas la uoie de ceux qui encourent ta colère ni celle des égarés» (1,6-7).

Ils peuvent également implorer de Dieu des succès terrestres: «Tu es notre Maître! Rends-nous uictorieux contre le peuple des infidèles» (2, 286). Enfin, le Livre saint des musulmans abonde en menaces eschatologiques qui visent le refus du Dieu unique et de la prédication de Mahomet, considérés comme une seule et même cause.

Mais, sans attendre la punition éternelle réservée à ceux qui persistent dans leur erreur, il convient de les combattre.

Le Coran contient de nombreuses prescriptions qui justifient voire imposent le recours à ia force - même si on a la violence en aversion - et pas seulement dans le contexte d’une légitime défense.

Les verbes «tuer» et «combattre» s’y trouvent respectivement soixante- deux et cinquante et une fois, dont dix et douze à l’impératif. L’ordre divin est formel : «Après que les mois sacrés se seront écoulés, tuez les polythéistes partout où uous les trouverez; capturez- les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades» (9, 5).

Ce verset - dit «du sabre» - est le fondement du djihad, qui signifie « faire effort sur la uoie de Dieu». Mahomet lui-même a donné l’exemple en pratiquant la guerre offensive, et ses victoires attestaient l’authenticité de sa mission. Or, en tant que «beau modèle» (33, 21), son comportement est normatif, d’autant plus que lui obéir équivaut à obéir à Dieu (4, 80).

Le Coran engage les musulmans à défendre les droits de Dieu, fût-ce en sacrifiant leur propre vie, avec l’assurance du paradis. Ainsi, la violence est sacralisée. A. L.

 

Le christianisme justifie-t-il la violence?

Le Décalogue transmis par Dieu à Moïse édicté:

«Tu ne commettras pas de meurtre» (5e commandement). Certes, il existe des formes légales de violence dans l’Ancien Testament (par exemple, le talion, la lapidation), et certaines conquêtes militaires sont attribuées à l’inter­vention de Dieu, mais, pour l’Église, ces textes doivent être lus à la lumière de l’enseignement de Jésus Christ, car c’est Lui qui accomplit les Écritures.

Le fait que la Bible ne soit pas «incréée» laisse toute la place à la contextualisation historique des événements passés, exercice qui appartient au magistère de l’Église, à qui le Christ a confié le pouvoir d’interpréter l’Écriture sainte. La violence contre le prochain, sous quelque forme que ce soit, ne peut donc avoir de valeur définitive. D’ailleurs, parallèlement aux pratiques admises, dans tout le déroulement biblique, Dieu - s’adaptant à la maturité des peuples concernés - fait œuvre de pédagogue pour montrer aux hommes le chemin à prendre en vue de la justice et du bonheur. Cette pédagogie divine est parvenue à son point culminant avec le Christ qui a interdit, entre autres, la répudiation et la vengeance (Mt 5, 31 et 38).

De même, la violence ne peut être imputable à Dieu, car II n’a pas besoin des hommes pour défendre ses droits.

Jésus Lui-même, «Prince de la paix», l’a montré.

Au moment de son arrestation, lorsque saint Pierre frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille,

Il lui dit: «Rengaine ton glaive; car quiconque prend le glaive périra par le glaive. Penses-tu donc que je ne puisse faire appel à mon Père, qui me fournirait sur-le-champ plus de douze légions d'anges?» (Mt 26, 52-53).

À sa suite, de nombreux papes ont rappelé l’impossibilité de commettre une agression en prétendant agir sur ordre de Dieu. Il faut ajouter que, pour le christianisme, le triomphe de la Vérité et l'avènement du Royaume correspondent à des perceptions spirituelles et non temporelles.

Depuis sa naissance, l’Église n'a cessé d’approfondir sa réflexion sur la violence. Prenant acte que celle-ci est intrinsèque à l'humanité pécheresse, elle a essayé d’en limiter l’usage et les conséquences. C'est ainsi qu’a été forgé le concept de«guerre juste». Pour être légitime, la guerre doit répondre à des critères précis, tels que le souci de la justice, la recherche d’un plus grand bien, le respect de la dignité humaine, etc. (cf. Catéchisme de l'Église catholique, nos 2302-2317), et elle doit être justifiée par les circonstances, tout autre moyen ayant été épuisé. A. L.

 

Le Coran enseigne-t-il la haine des juifs et des chrétiens?

«Ô vous qui croyez! Ne prenez pas pour alliés les juifs et les chrétiens. Ils sont alliés entre eux et, si vous les prenez pour alliés, vous deviendrez un des leurs» (Coran 5,51). Plutôt que la haine, c’est la méfiance que l’islam enseigne envers les juifs et les chrétiens. Cette méfiance repose, pour les juifs, sur la réprobation de leur attitude envers Mahomet et ses disciples et, pour les chrétiens, sur la condamnation de leurs croyances, notamment la Sainte Trinité. La position du Coran reflète l’expérience de Mahomet avec les uns et les autres. Le judaïsme et le christianisme étaient en effet répandus dans la Péninsule arabe au VIIe siècle. Le Livre sacré des musulmans contient d’ailleurs des personnages et des épisodes bibliques, mais ceux-ci ont été islamisés, y compris Abraham dont le Coran dit qu’il «n’était ni juif ni chrétien, mais monothéiste pur» (3,67). Juifs et chrétiens ont bien reçu le «Livre de Dieu», d’où le nom de «gens du Livre» qui leur est attribué, mais ils ne lui ont pas été fidèles, en occultant notamment l’annonce de la venue de Mahomet qui aurait été inscrite dans la Torah et l’Évangile, et en déformant le message divin sous l’inspiration des démons.

«Ô détenteurs de /'Écriture! Pourquoi travestissez-vous la vérité au moyen d’un faux?» (3,71). De ce reproche est née la doctrine de la falsification (tahrîf). Le grief contre les juifs concerne aussi leur refus de se soumettre à l’autorité temporelle de Mahomet, ce qui leur vaut d’être tombés en disgrâce aux yeux de Dieu (5,14 et 18). Quant aux chrétiens, leur monothéisme est altéré par I’«associationnisme» (divinisation de Jésus et de Marie) (9,31), seul péché irrémissible (5,73). Certes, les disciples de Jésus bénéficient d’une sympathie qui n’est pas accordée aux juifs. «Tu constateras que les hommes les plus hostiles aux croyants sont les juifs et les polythéistes. Tu constateras que les hommes les plus proches des croyants par l'amitié sont ceux qui disent: “Oui, nous sommes chrétiens", parce qu’on trouve parmi eux des prêtres et des moines qui ne s'enflent pas d’orgueil» (5,82). Mais la suite du verset conditionne aussi cette sympathie à leur adhésion à l’islam (5,83). En définitive, les fidèles des deux religions doivent se soumettre au statut humiliant de la dhimmitude dans les pays gouvernés par l’islam (9,29), avant d’être anéantis par Dieu à cause de leur «stupidité» (9,3) A.L.

 

L'attitude de l'Eglise envers les non Chrétiens

«Celui qui n'aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour» (1 Jn 4,8). La vraie connaissance de Dieu passe par l’accueil de la Révélation qu’il a faite gratuitement aux hommes, et par l’imitation du Verbe incarné. L’amour de Dieu envers ses créatures n'étant pas sélectif, mais offert à tous, les chrétiens sont invités à suivre le précepte du Christ: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés»

(Jn 13,34). Pour Lui, qui a voulu se faire le frère des hommes (Rm 9,29), la notion de « prochain » n’est pas réservée à ceux qui sont proches par la religion, la nationalité, la parenté ou le voisinage.

Elle est universelle et ne doit donc exclure personne, pas même les ennemis.

«Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous  persécutent» (Mt 5,43). Jésus Lui-même a donné l'exemple sur la Croix en priant son Père de pardonner à ceux qui Le mettaient à mort. À sa suite, une multitude de martyrs L’ont imité et continuent de le faire. C’est d'ailleurs cette attitude qui signe l’authenticité du martyre chrétien. Aimer les autres, quelles que soient leurs croyances, est également une exigence de la foi chrétienne. Rien dans le Nouveau Testament et dans l’enseignement de l’Église ne peut justifier le rejet, le mépris, voire la haine, de ceux qui ne croient pas en Jésus Christ et/ou ne sont pas baptisés. Cet impératif de charité n'exclut pas la nécessité d’une approche lucide, clairvoyante et prudente des doctrines qu’ils suivent. Car, selon saint Paul, « la charité met sa joie dans la vérité» (1 Co 13,6). C’est pourquoi l'Église met ses fidèles en garde contre l’indifférentisme et le syncrétisme religieux.    A. L »

 

Un musulman peut-il renoncer à l’islam?

Du point de vue musulman, l’islam étant la religion inscrite dans le cœur de l’homme dès la Création, y renoncer pour l’athéisme revendiqué ou pour une autre religion est impensable. La liberté de conscience n’est donc pas reconnue.

Le Coran menace de l’enfer éternel le musulman qui enfreint ce principe. «Quant à celui qui se sépare du Prophète après avoir clairement connu la vraie Direction, et qui suit un chemin différent de celui des croyants: Nous nous détournerons de lui, comme lui-même s'est détourné; Nous le jetterons dans la Géhenne: quelle détestable fini» (4,115).

Cependant, aucune peine temporelle n'est prévue. Mais cette lacune est compensée par un ordre attribué à Mahomet dans la Sunna: «Celui qui quitte la religion, tuez-le!» En vertu de cette sentence, certains États musulmans prescrivent la condamnation à mort de celui qui se rend coupable du crime de ridda, concept regroupant l’apostasie de la religion et la trahison de l'Oumma (la nation musulmane). Même lorsqu'aucune peine n’est prévue par la loi, ses proches peuvent se charger eux-mêmes de tuer le «criminel» sans risquer d’être traduits en justice. Le plus souvent, le musulman qui renonce à sa religion doit se séparer de sa famille, il peut perdre son emploi ou sa nationalité, et être obligé de quitter son pays. A. L

 

Un catholique peut-il renoncer à sa foi?

Le Catéchisme de l'Église catholique définit l’apostasie comme «le rejet total de la foi chrétienne» (n° 2089). Cela concerne les chrétiens qui renient leur baptême, soit pour une autre religion, soit pour un agnosticisme ou un athéisme déclaré.

L’apostasie est un péché mortel qui entraîne la peine d’excommunication latœ sententiæ, et donc l’exclusion de la communion de l’Église (Code de droit canonique, n° 1364).

Mais l'Église n'a pas le pouvoir d’infliger une sanction de type civil ou pénal.

Par ailleurs, si elle condamne l’acte, elle reste attentive au salut de son auteur. C’est pourquoi elle s'abstient

de tout jugement définitif pour celui qui a renoncé à sa foi. Elle refuse également toute attitude de mépris ou d’humiliation envers l’apostat, persévérant ainsi dans la charité, dans l'espérance de spn retour, et alors prête à lui offrir le pardon de Dieu.

La question de i’apostasie soulève le problème de la liberté religieuse. Au concile Vatican II, par sa déclaration Dignitatis humanœ, l'Église catholique a considéré cette liberté comme la plus importante de toutes, car elle a «son fondement dans la dignité même de la personne humaine, telle que l'ont fait connaître la parole de Dieu et la raison elle-même». La déclaration conciliaire précise qu’il s’agit d'un droit de nature civile et non de nature morale, tous les hommes étant tenus, d’une part, de «chercher la vérité, celle tout d'abord qui concerne la religion», et, d’autre part, d’«adhérer à la vérité dès qu'ils la connaissent» et «de lui être fidèles».

Ce qui compte, c’est l'absence de coercition envers la pratique du culte et l’absence de contrainte sur les consciences.

Saint Jean-Paul II a rappelé ce prin­cipe dans son encyclique Redemptoris missio: «L’Église propose, elle n’impose rien: elle respecte les personnes et les cultures, et elle s'orrête devant l'autel de la conscience» (n° 39). A. L

 

 


 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 2021-07-05 10:42:30